En Presqu'île, les pins sont apparus progressivement depuis un siècle, au début par plantation, puis par expansion naturelle. Ce développement s'est fait au détriment des landes rases à bruyères, très présentes dans le paysage littoral.
Les landes rases constituent un patrimoine naturel riche et varié, et sont des paysages typiques de notre région; pourtant, elles sont menacées de disparition à l'échelle européenne. Il est donc nécessaire de les préserver d'un développement excessif des pinèdes qui étouffent les bruyères par manque de lumière et excès d'acidité.
Des actions de gestion sont menées actuellement sur le cap de la Chèvre pour sauvegarder les landes rases à bruyères. côté ouest, où les pins sont peu présents, ceux-ci sont éliminés au maximum afin de stopper leur développement par dissémination de graines. Les gestionnaires et propriétaires (Commune de Crozon, Conservatoire du Littoral, Communauté de Communes ) peuvent ainsi concentrer leurs efforts sur la sauvegarde des landes très menacées à l'est, comme on peut le constater en empruntant le sentier côtier entre Morgat et le cap de la Chèvre.
Ici la gestion consisite à limiter l'extension des pins en arrachant les jeunes pousses sur les landes encore en bonne santé, en pratiquant des éclaircies ou en favorisant la diversification des boisements. cela s'avère aussi nécessaire pour la gestion des bois de pins eux-mêmes car leurs classes d'âge assez homogène les rendent sensibles à diverses menaces (maladies, chenilles processionnaires, incendies...).
Les pins présents sur le cap de la Chèvre étant compliqués à exploiter en raison d'un accès difficile, les arbres ont été vendus sur pied à une entreprise de fabrication de plaquettes pour les chaudières à bois, qui les coupe et les broie sur place. Cette opération ne coûte donc rien au propriétaire, le Conservatoire du Littoral.
Il n'est pas question de supprimer tous les pins, qui sont aussi une richesse pour certains animaux, quelques plantes et pour le paysage de type méditérranéen; cette gestion a pour but de maintenir un équilibre entre landes rases et pins, et de favoriser une diversité des écosysytèmes. elle permet aussi de préserver les points de vue et les paysages magnifiques des bruyères et ajoncs en fleurs l'été. Sans oublier les abeilles qui tirent de leur nectar un délicieux miel de bruyère; les apiculteurs qui ont des ruches au cap de la Chèvre sont d'ailleurs ravis de voir préserver les espaces de landes afin de pouvoir continuer à produire ce miel unique !
